الاثنين، 19 أكتوبر 2009

Défis jeunes

Par Brahim OUESLATI

La Tunisie, où la catégorie des jeunes représente environ le tiers de la population (30% ont entre 15 et 29 ans), a des approches claires, à la fois réalistes et prospectives, dans tous les domaines de développement, surtout ceux qui se rapportent à la jeunesse.

Toutes les stratégies de développement lui font une grande place et certains domaines lui sont complètement consacrés. Des secteurs comme l’éducation et l’enseignement, la culture et le sport, l’emploi et la formation voient leur budget augmenter chaque année pour atteindre, au cours de 2009, le quart du budget de fonctionnement de l’Etat.

Le prochain quinquennat sera celui des défis et des challenges. Des défis qui ne sont pas des moindres. A commencer par l’intérêt considérable et croissant dirigé vers l’éducation des jeunes, intérêt véhiculé par la masse des ressources allouées à ce secteur. Tous ces efforts ont permis d’améliorer considérablement la situation éducative en Tunisie et de généraliser l’accès à l’éducation. Le taux de scolarisation dépasse les 99,1% et le taux des étudiants dans la tranche d’âge 19-24 ans est de l’ordre de 37%. Leur nombre a presque décuplé en 20 ans passant de 40.000 en 1987 à 370.000 en 2009, dont 58% de filles. Ils sont répartis sur 193 institutions universitaires regroupées dans 13 universités. La politique de l’enseignement supérieur repose, essentiellement, sur le développement du potentiel humain et de l’innovation technologique et scientifique chez les étudiants pour leur assurer une meilleure maîtrise des nouvelles technologies.

La santé des jeunes demeure, à son tour, un défi important, avec l’émergence de nouveaux phénomènes de santé. Lors de la dernière consultation de la jeunesse, on a pu relever une conscience accrue des jeunes qui considèrent, dans une proportion élevée, que les comportements à risque comme la consommation d’alcool, le tabagisme, la toxicomanie, ainsi que les maladies sexuellement transmissibles influent négativement sur leur santé. Là aussi, des progrès ont été enregistrés. Progrès qui ont touché divers domaines ayant un impact sur la santé des jeunes, notamment l’amélioration des conditions socioéconomiques et de l’habitat, le développement de l’infrastructure sanitaire et la mise en place de programmes nationaux spécifiques. Signe que le gouvernement est toujours aussi proche des préoccupations des jeunes, mais aussi soucieux des grands enjeux sanitaires mondiaux, comme c’est le cas pour le tabagisme et la grippe porcine.

Mais c’est l’emploi qui demeure la plus grande priorité et le défi majeur en Tunisie. Le bilan de la situation du marché de l’emploi, durant la dernière décennie, est significatif à plus d’un titre. Selon les rapports du ministère de l’Emploi et de l’Insertion professionnelle des jeunes, le nombre d’actifs occupés a atteint 3,1 millions en 2008 contre 2,4 millions en 1999. L’économie est parvenue à créer, au cours de la période 1999-2008, 76.000 emplois par an contre 40.000 par an en 1986, avec une amélioration du taux de couverture des demandes additionnelles qui est passé à 90% en 2008 contre 68% avant 1987.

Nonobstant ces efforts, le taux de chômage reste assez élevé (13,9% de la population active) et touche, notamment, les jeunes diplômés du supérieur dont le nombre ne cesse de croître ces dernières années, avec 55.000 nouveaux sortants en 2008 et quelque 65.000 prévus en 2011. Ils représentent actuellement 55% des demandes additionnelles d’emploi et pourraient atteindre 60% de ces demandes dans deux ans.

La dernière consultation nationale sur l’emploi, organisée en 2008, a permis de diagnostiquer les véritables difficultés et d’opérer quelques recentrages de la politique de l’emploi dans le but de faciliter davantage la transition des jeunes entre l’école et le monde du travail, de stimuler l’esprit d’entreprise pour créer des emplois, de favoriser l’innovation tout en veillant à intégrer la culture d’entreprenariat dans la plupart des filières de formation et à orienter les programmes d’insertion professionnelle vers les catégories qui rencontrent des difficultés particulières.

L’autre grand défi que rencontrent les jeunes, pas uniquement les jeunes Tunisiens, mais ceux du monde entier, c’est l’utilisation des nouvelles technologies de communication. Les chiffres ne trompent pas, ils montrent l’usage de plus en plus important de la Toile, laquelle connaît un développement considérable qu’on n’arrive pas à maîtriser. Plus de mille milliards de pages web sont aujourd’hui dénombrées dans le monde, avec un flux important d’argent. Les sites de réseautage social se développent de jour en jour, comme Facebook, classé deuxième mondial, après le moteur de recherche Google, avec plus de 300 millions de membres, dont plus de 800 mille Tunisiens, ou Twitter, qui est devenu, en l’espace de quelques mois, un phénomène médiatique sur Internet où se rassemblement des bloggeurs du monde entier, ou encore Youtube, un site web d’hébergement de vidéos sur lequel les utilisateurs peuvent envoyer, visualiser et partager des séquences vidéo et qui est classé quatrième et est visité, chaque mois, par plus de 350 millions de personnes. Notre préoccupation ne peut qu’augmenter face à cette masse imposante qui propage des contenus variés, parfois inextricables voire nocifs. Que faire donc pour protéger nos enfants et nos jeunes contre les risques et le danger que cette masse pourrait entraîner ? C’est la grande question que tout un chacun doit se poser dans un monde en perpétuel changement et qui est marqué par des transformations, parfois imprévisibles, et dont les conséquences sont incalculables. A vrai dire la panacée n’existe pas mais l’on pourrait se prémunir contre les risques et les dangers d’une malencontreuse utilisation de la Toile, avec une bonne éducation et une culture qui tient de nos spécificités et de nos différences. La même préoccupation nous interpelle face à la multiplication des chaînes spatiales de télévision dont le nombre est en perpétuelle augmentation : plus de 600 chaînes arabes propagent une culture qui n’est pas, forcément, en phase avec nos valeurs et nos idéaux. D’ici 2015, la diffusion analogique cédera, définitivement, la place à la programmation numérique terrestre et il suffira de très peu de moyens pour créer sa propre chaîne.

Voilà quelques-uns des défis qui me semblent les plus importants et auxquels nous serons tous confrontés, jeunes et moins jeunes. Le programme présidentiel pour la prochaine étape apportera, sans aucun doute, des réponses appropriés à toutes ces préoccupations et permettra de baliser le terrain pour relever ensemble les défis.

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